Aussi longtemps que je me souvienne, j'avais le souci du détail et avec les années, cela a sans doute tourné à l'obsession (tout en me rendant bien antipathique par la même occasion ; je suis vraiment désolée pour mes amis et mon entourage). Ne pas réussir ce que je m'étais fixé comme objectif ou ce qu'on attendait de moi était devenu, tout simplement, une douleur personnelle, difficilement acceptable. Cela a eu des répercussions sur ma façon de me juger:
mais qu'est-ce qu'on allait penser de moi après un échec?
Je devenais rapidement impatiente, irritable quand mes objectifs n'étaient pas atteints, même un petit retard à un rendez-vous me rendait extrêmement nerveuse. De l'extérieur, ce serait perçu par un chasseur de têtes comme une qualité mais cela était devenu handicapant à la longue...
Je me suis mise beaucoup de pression que je ne devrais mais comme vous le savez, se mettre la pression ne règle absolument rien, si ce n'est vous détériorer la santé. Plus les années passent, plus la pression augmente car les besoins augmentent tout autant. Je vouais donc une admiration secrète pour les personnes qui sont capables de demander de l'aide , de reconnaître leurs besoins même si cela pouvait ressembler à de la faiblesse.
Ainsi donc, que celui qui croit être debout prenne garde de tomber! 1 Corinthiens 10:12
Avec le temps, j'ai commencé à comprendre la grâce d'avoir des faiblesses et de surtout les reconnaître car avec elles, on entre dans une intimité avec Dieu bien particulière.
Il y a quelques années, ma fille Maïa tomba malade et elle dut être hospitalisée quelques jours le temps que son infection soit mieux pris en charge. J'ai dû arrêter de travailler, prendre un congé, m'occuper d'elle plus particulièrement. Je ne pouvais concevoir qu'une autre personne prenne soin d'elle. J'aurai échangé mon corps sain contre son petit corps malade si cela avait été possible. Et c'est exactement ce que Jésus a fait pour nous .
Est-ce que mon amour pour mes autres enfants avait diminué ? Ou mon amour pour ma petite fille malade avait-il grandi? Absolument pas. Mais la maladie de Maïa réclamait de ma part plus de temps , une attention particulière, un soutien et une présence bien plus grands.
Nos faiblesses sont les maladies de nos âmes et même si elles peuvent répugner d'autres personnes, elles attireront toujours Le PÈRE dans le souci, non de nous juger, mais de nous guérir dans son Amour.
Et depuis, comme Paul, je me glorifie de mes faiblesses...
Une vie brisée peut révéler la fidélité de Dieu, non dans la douleur ressentie (car elle n'est jamais causée par Dieu) mais juste pour le fait que même si il y a eu brisement, vous respirez encore, il y a de l'espoir et de l'espérance pour vous... tout n'est pas perdu. Je me dis bien que le corps ressuscité de Lazare se portait bien mieux qu'avant sa résurrection.
J’ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi. Galates 2:20
Très bonne semaine à tous.
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